La Bolivie, ce n’est pas en Afrique.
C’est un pays enclavé en Amérique du Sud, qui tient d’ailleurs une rancune infinie au Chili pour lui avoir enlevé sa mer, soit l’accès au Pacifique en… 1883? Le président bolivien actuel travaille fort sur le dossier, il veut que justice soit faite.
La Bolivie, en fait, l’État Plurinational de Bolivie, est divisé en 9 départements distinctifs, géographiquement autant que culturellement.
Ce sont 36 nations différentes qui forment un seul pays. Se sont donc 36 langues, cultures et systèmes de croyances qui co-habitent. La Bolivie est le pays d’amérique du sud avec le plus haut pourcentage de population autochtone, soit 64% de la population totale. Les 3 langues autochones les plus parlées sont le Quechua, l’Aymara et le Guaraní. Les langues autochtones sont aujourd’hui enseignées dans les écoles… toutes les écoles, pas seulement celles en campagne.
La Bolivie, c’est autant la chaleur humide de l’Amazonie que le froid sec et brûlant de l’altiplano.
La Bolivie, c’est à chaque détour une pratique, loi ou politique qui étonne. Genre un président qui décide unilatéralement lors d’une année pré-électorale que toutes les entreprises devront payer un 14ième mois de salaire à leurs employés en décembre (parce que le 13ième mois bonus était déjà pratique existante). C’est pas seulement toutes les entreprises en fait, c’est toutes les organisations. Donc la fonction publique, les entreprises privées mais aussi les ONG qui ont un budget salaire un peu serré.
Ce sont des lamas, des ânes, la toundra… et des palmiers, des fruits, des singes, des tigres et des créatures mystérieuses.
C’est une relation étrange entre les croyances ancestrales et la religion catholique. On récite 3 Notre Père suivis de 3 Je vous salue Marie, avant de porter un toast et de ch’aller a la Pachamama.
Ce sont des danses, de la nourriture. Des excès et de la frugalité.
Ce sont des marchés chaotiques.
Des pratiques vraiment modernes à côté des traditions.Genre, un téléférique comme moyen de transport urbain avec wi-fi gratuit dans les stations. Un téléférique qu’on utilise pour se rendre à une des plus grandes férias d’Amérique Latine, là ou on vend des « vêtements américains » de seconde main par terre au milieu de la poussière, juste à côté des cabines des yatiris (chamans) qui peuvent t’aider à récupérer ton ajavu après avoir vécu une peur ou encore un sursaut.
C’est aussi des choses tellement quétaines… que j’ai pas vraiment de mots. Comme les bibelots d’éléphants qui jonchent mon appartement, ou cet homme qui danse pendant des heures avec un toutou de chien qui tient un cadre:
Ou encore, des usages probablement pas trop licite d’image de marque. Comme ce magasin de viande:
De la trancadera incroyable, ou un peu de patience réglerait bien des bouchons.
C’est l’opposition du gratuit avec le tout est payant. Genre, tu dois faire tes propres photocopies de documents partout tout le temps et même fournir des dossiers d’une couleur spécifiques pour que les autorités traitent tes demandes, MAIS, si tu vas dans une conférence ils vont te donner 50 bébelles différentes, plus de la nourriture pour les 3 prochains jours.
C’est un pays qui me désespère parfois, mais pas autant qu’il me fascine et me passionne. Mais je n’ai même pas encore abordé la richesse culturelle, les initiatives innovantes, l’équilibre dont on aurait à apprendre entre les croyances ancestrales et le développement pour le futur.
A suivre…